Un chat qui éternue ne doit pas être négligé, car il peut être atteint d’une maladie respiratoire potentiellement grave, que seul un vétérinaire pourra correctement diagnostiquer et soigner.
Les affections respiratoires pouvant provoquer des éternuements sont en effet fréquentes chez le chat, et ont bien souvent une origine infectieuse.
Pour tout savoir des éternuements du chat, de leurs causes et de leurs conséquences sur la santé de nos boules de poils, je vous propose aujourd’hui de nous pencher de plus près sur ce symptôme et les maladies qui lui sont associées.
L’éternuement chez le chat, c’est quoi ?
L’éternuement est un réflexe mécanique visant à évacuer un agent irritant logé dans la cavité nasale du chat. L’irritation de la cavité nasale est nommée rhinite.
Cet agent irritant peut être un corps étranger (poussière, pollen, etc.) ou un liquide biologique émit par l’organisme du félin en réaction à la présence d’un pathogène (virus, bactérie, etc.).
L’éternuement est alors déclenché par les récepteurs situés dans les terminaisons nerveuses tapissant les parois de la cavité nasale du chat, qui perçoivent la sensation d’irritation et la transmettent au cerveau.
Dans le cas d’infection respiratoire, l’éternuement est très souvent – mais pas systématiquement – associé à des écoulements nasaux pouvant arborer des couleurs variées et avoir un aspect très liquide ou plus épais.
Il convient de noter que l’éternuement n’est pas une maladie en lui-même, mais une réaction naturelle de l’organisme qui traduit une rhinite, cette dernière étant également le symptôme d’une affection sous-jacente.
L’éternuement peut donc être le signe d’une rhinite fugace, par exemple si le chat a respiré de la poussière, ou d’une affection plus grave lorsque l’irritation demeure, notamment si son organisme ne parvient pas à se débarrasser de l’agent irritant.
Aussi, un éternuement n’est pas toujours lié à une maladie, et il est indispensable d’évaluer son contexte de survenue, sa fréquence et l’état de santé général du chat pour tenter d’en déterminer l’origine.
Causes de l’éternuement chez le chat
Il n’est pas toujours possible de déterminer l’origine d’un éternuement chez le chat. Lorsqu’aucune cause n’est mise en évidence, on parle de rhinite idiopathique.
Certaines maladies respiratoires sont cependant souvent rencontrées chez le chat et doivent être envisagées en cas d’éternuements répétés.
Chat qui éternue à cause du Coryza
Le Coryza du chat n’est pas une maladie, mais un ensemble de symptômes provoquant des troubles respiratoires. Il ne s’agit donc pas d’une pathologie, mais d’un syndrome (ensemble de symptômes).
Cette affection est répandue chez nos amis les félins, et bien des maîtres la redoutent lorsqu’ils entendent leur boule de poils éternuer.
Si le Syndrome du Coryza est tant redouté, c’est qu’il est extrêmement contagieux et évolue généralement en trouble chronique qui accablera le chat toute sa vie.
Notons que lorsqu’il n’est pas soigné, le Coryza peut être mortel pour le chat, notamment chez les animaux fragiles et en particulier les chatons.
Le Syndrome du Coryza est provoqué par une infection virale ou, plus rarement, bactérienne. Différents virus et bactéries peuvent être en cause, engendrant l’apparition de symptômes variés.
L’Herpesvirus est à l’origine des formes les plus graves, se traduisant par des symptômes respiratoires sévères (toux, éternuements, écoulements oculaires et nasaux, conjonctivite…) ainsi que par une détérioration de l’état général de l’animal (perte d’appétit, abattement, fièvre…).
Il est généralement impossible de s’en débarrasser, et le chat risque de souffrir à vie de crises de coryza lorsque son système immunitaire est affaibli, notamment en cas de stress ou d’infection par un autre virus – même bénin.
Le Calicivirus provoque des symptômes semblables à ceux de l’Herpesvirus, mais se distingue par l’apparition typique d’ulcères buccaux très douloureux.
Le chat risque de cesser de manger et manifestera souvent sa douleur en bavant et/ou en déglutissant excessivement.
Comme l’Herpesvirus, il tend à demeurer dans l’organisme du chat à vie, et si les rechutes sont plus rares, l’animal devient un porteur sain du virus capable de contaminer ses congénères.
Enfin, le Réovirus provoque un syndrome moins sévère, se traduisant essentiellement par des écoulements oculaires (larmoiements). Il peut toutefois se compliquer d’infections bactériennes.
La sévérité des symptômes engendrés par le Coryza dépend de l’état de santé général du chat et de son profil. Les animaux fragiles ou très jeunes sont susceptibles de développer des formes graves, parfois mortelles. (1)
Chat qui éternue à cause d’un épillet
Les épillets, petites graines de graminées que l’on retrouve partout dans les jardins et dans la nature au printemps, sont de véritables menaces pour les chats.
Dotés d’arrêtes qui les empêchent de faire marche arrière et très adhésifs, les épillets s’accrochent à la fourrure de nos boules de poils et cheminent toujours droit devant, pouvant entrer dans une narine du chat, qui tentera – en vain – de s’en débarrasser en éternuant.
L’épillet est une urgence vétérinaire vraie : ces graines avancent vite et sont pourvues d’une extrémité pointue qui leur permet de percer la peau ou les muqueuses du chat pour continuer de progresser dans son organisme, causant alors de graves dommages.
Si votre chat éternue subitement plusieurs fois, tente de se gratter le nez, penche la tête ou adopte tout comportement inhabituel, vérifiez l’intérieur de ses narines à l’aide d’une lampe et recherchez la présence d’un épillet.
Si les éternuements cessent subitement, n’écartez pas la piste de l’épillet pour autant : la graine a pu traverser la cavité nasale de votre chat et se trouver ailleurs dans son organisme.
Chat qui éternue à cause d’un trouble dentaire
Une fistule oronasale peut engendrer des éternuements chez le chat. Ce trouble survient quand la cavité buccale communique avec la cavité nasale de manière anormale.
Généralement, les fistules oronasales sont provoquées par des abcès dentaires profonds qui engendrent une nécrose des tissus et la formation d’ouvertures donnant lieu à l’abouchement d’une cavité sur une autre.
Un chat souffrant d’un abcès dentaire présente souvent une perte d’appétit, un amaigrissement, un abattement et de la fièvre. Il aura également tendance à miauler.
Chat qui éternue à cause d’une tumeur du nasopharynx
Les chats peuvent développer des masses, bénignes ou malignes, colonisant les tissus de leurs cavités nasales et provoquant des éternuements, souvent accompagnés de difficultés respiratoires et d’une modification de la voix.
Les lymphomes sont les tumeurs cancéreuses les plus fréquentes chez le chat et les masses les plus souvent retrouvées dans la zone du nasopharynx. Ils sont souvent diagnostiqués tardivement, et leur pronostic est, de fait plutôt sombre.
Les polypes nasopharyngés sont les secondes masses les plus souvent diagnostiquées dans la zone du nasopharynx chez le chat, notamment chez le Persan qui semble y être prédisposé.
Il s’agit cette fois de tumeurs bénignes, mais qui nécessitent d’être ôtées chirurgicalement. En l’absence de traitement, le chat développe une insuffisance respiratoire inéluctablement fatale.
Plus rarement, on peut aussi rencontrer des malformations congénitales des voies respiratoires à l’origine d’éternuements chez le chat, telles que la sténose nasopharyngée.
Des mycoses de la cavité nasale peuvent aussi être impliquées, ainsi que des allergènes (pollen, acariens, poussière, etc.). Les chats, comme les humains, peuvent aussi souffrir d’asthme. (2)
Traitement de l’éternuement du chat
Le traitement de l’éternuement chez le chat dépend entièrement de sa cause, et seul un vétérinaire est apte à poser un diagnostic permettant de mettre en œuvre un traitement adapté.
Le diagnostic passera par une analyse des symptômes annexes : les écoulements nasaux et oculaires sont très typiques du Coryza, quand les difficultés respiratoires et la modification de la voix de l’animal peuvent orienter vers une tumeur.
Quelle que soit l’origine du problème, il convient de noter qu’une prise en charge rapide offre toujours de meilleures chances de guérison à votre boule de poil et réduit le risque de séquelles.
Si votre chat éternue régulièrement ou a été pris d’une crise sévère, il est donc hautement recommandé de le conduire chez un vétérinaire, même en l’absence de tout autre symptôme.
Les épillets et les tumeurs, par exemple, peuvent causer de graves dommages à votre chat, voire entraîner sa mort, mais ne provoquent de symptômes alarmants que lorsqu’ils ont déjà bien évolué, autrement dit lorsqu’il est souvent trop tard pour sauver votre compagnon.
Questions fréquemment posées sur l’éternuement du chat
De multiples causes peuvent provoquer des éternuements chez le chat, et aucune ne doit être prise à la légère.
Si votre animal éternue plusieurs fois, semble en détresse, se gratte le nez ou penche la tête, la présence d’un corps étranger, et notamment d’un épillet, doit être suspectée : il s’agit d’une urgence vétérinaire vraie.
En cas d’écoulements nasaux et/ou oculaires, un Syndrome du Coryza est très plausible, et des difficultés respiratoires peuvent traduire la présence d’une tumeur nasopharyngée.
Si votre chat éternue et semble dérangé par quelque chose au niveau de son nez, cela doit vous alerter.
Un corps étranger s’est peut-être logé dans une de ses narines, et plus précisément un épillet, une petite graine en apparence inoffensive, mais en réalité très dangereuse.
Notez que si votre chat cesse de se gratter et d’éternuer, ce n’est pas toujours bon signe : l’épillet a pu continuer sa route dans son organisme et se trouve désormais plus loin, dans ses poumons ou ailleurs.
L’éternuement n’est pas systématiquement le symptôme d’un trouble sérieux chez le chat, mais une maladie grave doit être suspectée dès lors que d’autres symptômes lui sont associés ou qu’il perdure trop longtemps pour avoir été causé par l’inhalation d’un peu de poussière.
Chez le chat d’extérieur, la piste d’un épillet voyageur doit être envisagée, notamment durant les beaux jours (fin du printemps et été).
Un éternuement ne révèle pas automatiquement un Syndrome du Coryza, mais le Coryza provoque en effet souvent des éternuements chez le chat.
Généralement, le Coryza engendre également des écoulements nasaux et oculaires, une toux et une détérioration de l’état de santé général de l’animal.
Néanmoins, chez les chats en bonne santé, il est parfois asymptomatique, ou presque.
Voir ou entendre son chat éternuer peut être inquiétant, surtout lorsque l’on a déjà entendu parler du fameux Syndrome du Coryza du chat, une affection fréquente et extrêmement contagieuse dont il est difficile, voire impossible, de se débarrasser.
Chez les chats d’intérieur, qui ne sont pas exposés aux épillets, quelques éternuements soudains ne sont pas alarmants, et il est probable que l’animal ait simplement respiré un peu de poussière ou un agent irritant fugace.
Lorsque les éternuements se prolongent ou sont accompagnés d’autres symptômes, une visite vétérinaire s’impose pour mettre le doigt sur les tracas de votre matou et le soigner correctement avant que son état ne se dégrade.
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Passionné par l’univers des chats, j’ai décidé de créer ce blog afin de partager mes connaissances et mes recherches sur le monde merveilleux des félins.