Un chat qui tousse doit toujours être pris au sérieux par son maître : les maladies respiratoires sont fréquentes chez nos boules de poils, et rarement bénignes.
Par ailleurs, la toux n’est pas toujours facile à reconnaître chez un chat et peut être aisément confondue avec des tentatives de vomissements, les félins étant connus pour leur manie de se purger régulièrement en expulsant le contenu de leurs estomacs.
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir comment identifier la toux chez le chat et de vous informer sur ses principales causes et conséquences sur la santé de nos compagnons à fourrure.
La toux chez le chat, c’est quoi ?
La toux est un réflexe mécanique de défense de l’organisme, qui permet au chat d’expulser une substance ou des particules encombrant ses voies respiratoires.
Une grande variété de phénomènes peuvent provoquer une toux chez le chat, des maladies infectieuses aux malformations congénitales, en passant par les troubles cardiaques.
En règle générale, voir un chat tousser n’est jamais bon signe, et la cause des maux de votre boule de poil mérite un rendez-vous chez le vétérinaire, dans les plus brefs délais.
Pour réagir correctement, encore faut-il être capable de reconnaître la toux du chat, qui ressemble à s’y méprendre à une tentative de vomissement.
De la posture que l’animal adopte aux sons qu’il émet, une quinte de toux est semblable aux spasmes précédant l’expulsion du contenu de l’estomac du chat.
L’animal tend à pencher la tête en avant et semble quelque peu s’étouffer. Son thorax se contracte brutalement, souvent plusieurs fois, et le chat expulse de l’air brusquement et bruyamment.
Il convient de noter que toux et vomissements sont parfois liés, une forte toux pouvant provoquer un vomissement, et la présence de poils dans le système digestif du chat pouvant le faire tousser.
On distingue donc la véritable toux du vomissement lorsque le chat n’expulse aucune substance de son estomac après plusieurs spasmes. Lorsque l’on a affaire à une véritable toux, on peut distinguer la toux grasse de la toux sèche.
La toux grasse chez le chat
La toux grasse survient quand les voies respiratoires du chat sont encombrées, généralement par des sécrétions produites par son organisme.
Ce phénomène survient lorsque les bronches et/ou les poumons du chat produisent un excès de mucus, substance gluante tapissant les muqueuses des voies respiratoires.
Ce mucus est produit en quantité pour protéger l’organisme du chat en réaction à une infection et évacuer les agents infectieux, précisément par le biais de la toux.
On a tendance à éviter de contrarier une toux grasse chez le chat, pour ne pas entraver l’expulsion naturelle des pathogènes. Attention, cela ne signifie en rien que l’animal ne doit pas être soigné !
La toux sèche chez le chat
La toux sèche, comme son nom l’indique, n’implique pas de sécrétions liquides. Elle survient quand les voies respiratoires du chat sont irritées.
Il est plus complexe de déterminer l’origine d’une toux sèche que d’une toux grasse, car elle peut être le symptôme d’une grande variété de troubles, dont tous ne sont pas respiratoires.
Notons toutefois que les affections des voies respiratoires hautes (nasopharynx) peuvent causer une toux sèche, tandis que la toux grasse survient en cas d’affection des voies basses (bronches).
Causes de la toux chez le chat
Un chat en bonne santé ne tousse pas, et il n’est pas très avisé de supposer d’emblée que votre chat a attrapé un petit rhume passager : ce type d’affection respiratoire bénigne est plutôt rare chez nos félins.
Il convient cependant de ne pas vous affoler au premier toussotement de votre matou. S’il est en excellente santé et présente soudainement une toux rauque, il y a fort à parier qu’il va, tôt ou tard, expulser une boule de poil.
Il est possible que votre animal doive s’y reprendre à plusieurs fois pour évacuer les poils qui bloquent sa digestion, et il peut donc émettre plusieurs quintes de toux à la suite. Si aucune boule de poil ne sort et que votre chat continue à tousser, il faudra écarter cette hypothèse.
Outre les boules de poils, d’autres types de corps étrangers peuvent bloquer la respiration de votre chat ou lui gratter la gorger : arrêtes de poisson, morceaux de jouet avalé, épillet…
L’animal est alors souvent visiblement en détresse et présente une toux sèche parfois accompagnée de difficultés à déglutir. Il s’agit d’une urgence vétérinaire absolue, car le corps étranger peut étouffer l’animal ou perforer les tissus de la cavité où il s’est logé.
Les maladies infectieuses des voies respiratoires (rhinites, pharyngites, bronchites, etc.) sont relativement fréquentes chez le chat. Lorsqu’elles sont dues à certains virus, on les regroupe sous le terme de Coryza du chat.
Souvent, le chat présente des symptômes annexes : il est encombré, a le nez et les yeux qui coulent, des difficultés respiratoires, est abattu, manque d’appétit et/ou a de la fièvre. Sa voix peut aussi être modifiée, devenant plus rauque ou inaudible.
Notons que toutes les maladies respiratoires du chat ne sont pas des Syndromes du Coryza, mais que le Coryza est fréquent chez le félin et particulièrement contagieux.
Des maladies chroniques peuvent aussi provoquer une toux chez le chat : bronchite chronique et asthme sont les plus retrouvés, mais ne sont pas les seuls troubles pouvant faire tousser un chat.
On retrouve davantage les affections chroniques chez les chats âgés, mais aucun matou n’est à l’abri de ces phénomènes.
Contrairement au chien, il est très rare que le chat traduise un trouble cardiaque par une toux. Cela peut cependant survenir, auquel cas on observe une toux sèche, souvent silencieuse ou discrète, associée à un essoufflement.
Les allergies se traduisant par des troubles respiratoires sont également rarissimes chez le chat, mais existent bel et bien. Elles seront généralement suspectées lorsqu’aucune autre cause n’est mise en évidence par un vétérinaire.
Rarement, des infestations de parasites peuvent aussi engendrer des troubles respiratoires, notamment lorsqu’ils se logent dans le cœur, les poumons ou les voies respiratoires de l’animal.
Différentes sortes de masses peuvent obstruer les voies respiratoires du chat et provoquer une toux. Les plus fréquemment rencontrées sont le polype nasopharyngé, bénin, mais nécessitant une opération chirurgicale pour sauver le chat, et le lymphome, qui évolue généralement en cancer fatal.
Enfin, des malformations congénitales, comme la fente palatine, peuvent provoquer une toux, associée ou non à des éternuements et vomissements.
On détecte généralement ce type de trouble dès le plus jeune âge du chat, et les animaux à nez plat, comme le Persan, sont les plus souvent atteints. (1,2)
Chat qui tousse, que faire ?
Une toux chez le chat n’est jamais anodine, et la meilleure solution est toujours de conduire votre animal chez un vétérinaire qui posera un diagnostic fiable et prendra en charge votre boule de poil.
Notez que, quel que soit le problème dont souffre votre compagnon à fourrure, une prise en charge précoce réduit toujours le risque de séquelles et de complications, et lui offre un meilleur pronostic.
Néanmoins, il n’est pas toujours nécessaire de vous alarmer au moindre toussotement de votre matou, et certains éléments peuvent aider à déterminer si vous faites face à une urgence vétérinaire ou si vous pouvez attendre un peu de voir si l’animal ne se rétablit pas seul.
Chat qui tousse : les urgences vétérinaires
Si votre chat présente d’autres symptômes, et notamment de la fièvre, un abattement ou des difficultés respiratoires, il s’agit d’une urgence vétérinaire absolue. N’attendez pas avant de le conduire chez un vétérinaire, sous peine de mettre ses jours en danger.
Prendre la température de son chat est une excellente initiative pour évaluer son état de santé. Cette opération peut se faire à l’aide d’un thermomètre pour bébé humain à embout souple, que vous trouverez aisément en pharmacie ou en grande surface.
Seule la température rectale est considérée comme fiable chez le chat et le chien. Nos félins ont une température corporelle plus élevée que nous : entre 38° et 39°, tout va bien. Au-dessus de 39°C, votre chat a de la fièvre.
Un autre symptôme alarmant est la cyanose, qui indique une asphyxie. Dans ce cas, les heures, voire les minutes, de votre boule de poils sont comptées.
Vous pouvez détecter une cyanose en observant les gencives de votre chat : si elles sont violacées ou bleutées, la situation est critique.
Notez que des muqueuses jaunes (ictère), rose très pâle ou blanches (anémie) ou rouge vif (hyperthermie ou inflammation) sont aussi inquiétantes. Un chat en bonne santé a des gencives rose vif, parfois tâchées de noir.
Si le chat ne présente aucun autre symptôme que la toux, il convient d’analyser celle-ci pour juger de l’urgence de la situation.
Si la toux dure sans cesse, et que le chat semble s’étouffer, une visite vétérinaire en urgence est indispensable. Si les crises sont fréquentes ou régulières, il convient aussi de consulter rapidement.
Notez que l’intensité des bruits émis par le chat qui tousse n’est pas un indicateur de gravité : une toux discrète, mais chronique, peut être le signe d’une maladie bien plus grave qu’une toux rauque et grasse qui peut ne révéler qu’une petite rhinite.
Enfin, dernier indicateur d’une urgence vétérinaire vraie, et non des moindres, le profil de votre animal. Un chaton, un vieux chat ou un animal fragile ou malade doit toujours être soigné dans les meilleurs délais.
Chez ces animaux dont le système immunitaire est affaibli – ou pas encore mature dans le cas du chaton – les maladies bénignes peuvent rapidement se compliquer en formes graves, voire létales.
Par ailleurs, les formes graves de certaines maladies, même si elles peuvent parfois être soignées, risquent d’occasionner des séquelles à vie.
Chat qui tousse : les troubles bénins
Si votre chat ne présente aucun autre symptôme, et n’est pas abattu, ne présente pas de fièvre et est un adulte sans problème de santé particulier, vous pouvez patienter 48h avant de vous précipiter chez un vétérinaire.
Durant ce laps de temps, surveillez bien votre compagnon pour détecter précocement toute aggravation de son état de santé, qui doit vous faire courir chez un vétérinaire.
Notez qu’un chat atteint d’une rhinite passagère devrait avoir le nez ou les yeux qui coulent, au moins légèrement. L’absence de tout autre symptôme respiratoire bénin devrait vous inquiéter plus que leur présence.
Vous devez également être certain que votre chat n’a pas avalé un corps étranger qu’il tente d’expulser avant de décider de patienter 48h.
Ne donnez jamais de médicaments pour humain à un chat qui tousse ni de médicaments pour félin sans l’aval de votre vétérinaire.
Les traitements pour humains sont souvent toxiques pour les chats, et les antitussifs pour félins (médicaments contre la toux) risquent d’empirer la situation en empêchant l’animal d’évacuer le pathogène à l’origine de sa toux.
Les antidouleurs et anti-inflammatoires sont également interdits sans l’aval d’un vétérinaire, quand bien même il s’agirait de traitements destinés aux chats.
Questions fréquemment posées sur la toux du chat
La toux chez le chat peut être provoquée par de multiples phénomènes. Quand elle s’accompagne de symptômes respiratoires (éternuements, écoulements nasaux, larmoiements, etc.), elle est souvent due à une infection virale ou bactérienne, et plus particulièrement au Syndrome du Coryza.
Les maladies respiratoires sont fréquentes chez le chat, et il s’agit presque toujours d’affections nécessitant un traitement vétérinaire pour que l’animal puisse guérir.
Si votre chat tousse, il est donc hautement conseillé de le conduire rapidement chez votre vétérinaire, qui rechercha l’origine du problème et mettra en œuvre un traitement adapté.
Quand un chat tousse et présente des écoulements nasaux et/ou des larmoiements, le Coryza doit effectivement être suspecté.
Cette affection, due à divers virus et bactéries, est répandue chez les félins et très contagieuse, ce qui en fait une des pathologies les plus souvent identifiées en cas de toux chez le chat.
Un chat a souvent tendance à émettre une toux rauque avant d’expulser une boule de poil. Dans ce cas, la boule de poil doit ressortir tôt ou tard, sans quoi l’origine de la toux de votre matou est probablement ailleurs.
Notez qu’il peut arriver qu’un chat ne parvienne pas à expulser la boule de poil qui le gêne, auquel cas il finira par arrêter d’essayer de la rejeter. La toux doit alors cesser : si elle persiste, c’est qu’il s’agit probablement d’un tout autre problème.
Un chat en bonne santé est un chat qui ne tousse pas… Sauf au moment d’expulser un boule de poil sur le tapis de neuf de ses maîtres.
Dans tous les autres cas, la toux de votre compagnon à fourrure doit vous alerter et vous motiver à consulter un vétérinaire. Soyez attentif à votre chat, et apprenez à reconnaître les urgences absolues : de bons réflexes pourraient bien lui sauver la vie !
Il vous reste des questions sur la toux du chat ? Posez-les-nous dans les commentaires, ou venez partager votre expérience !
Passionné par l’univers des chats, j’ai décidé de créer ce blog afin de partager mes connaissances et mes recherches sur le monde merveilleux des félins.